Funcom fait ses comptes et détaille ses projets à long terme

Funcom publie ses comptes du quatrième trimestre 2015 (un peu meilleurs qu'au trimestre précédent, mais accusant toujours des pertes) et fonde surtout de grands espoirs dans Conan Exiles pour s'imposer comme l'un des leaders du jeu de survie.

On sait la situation financière de Funcom plutôt précaire : le studio affiche des comptes en demi-teinte de longue date, mais opère aussi des changements drastiques de stratégies pour renouer avec des résultats positifs. Et les comptes du quatrième trimestre 2015 tout juste publiés par le groupe norvégien en sont une fois de plus l'illustration.

Une légère progression à confirmer

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Au cours de ce quatrième trimestre 2015, Funcom enregistrait un chiffre d'affaires de 2,54 millions de dollars, en baisse au regard de la même période en 2014 (2,92 millions), mais en progression par rapport au troisième trimestre 2015 (2,19 millions). Plus concrètement, Funcom tire l'essentiel de son chiffre d'affaires de l'exploitation de ses MMO (Anarchy Online, Age of Conan et The Secret World), et ses revenus diminuent régulièrement alors que ses titres prennent de l'âge, mais le lancement de The Park (son premier jeu « modeste ») fin octobre dernier semble avoir porté ses fruits au cours du trimestre (350 000 dollars de mieux par rapport au trimestre précédent).

Mais si le chiffre d'affaires du groupe repart sensiblement à la hausse, Funcom accuse toujours des pertes (à hauteur de 2,06 millions de dollars au cours du trimestre), qui s'expliquent notamment fiscalement. On se souvient que le studio faisait l'objet d'une enquête de l'Økokrim, la police financière norvégienne, avant de conclure un accord financier permettant de clôturer l'enquête. La transaction a couté 1,5 millions de NOK au studio et se répercute aujourd'hui dans les comptes du groupe.
Parallèlement, on sait aussi que Funcom est lourdement endetté mais le studio indique avoir négocié des délais de remboursement supplémentaires auprès de ses créanciers, permettant au studio de concrétiser des projets à plus ou moins long termes.

Des projets à courts et longs termes

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Projets parmi lesquels on retrouve le développement de Conan Exiles, tout juste dévoilé -- et sur lequel le studio fonde manifestement de grands espoirs.
On le sait, le titre se veut un jeu en ligne de survie et Funcom entend faire valoir ses atouts en la matière. Selon le studio, le genre est actuellement très populaire auprès des joueurs (les principaux représentant du genre se vendent à plusieurs millions d'exemplaires), mais occupé par des acteurs de niche -- des développeurs indépendants, portés par de petites équipes.
Funcom entend y trouver sa place (voire s'y imposer) en proposant un jeu mature et sans concession (une approche qui explique la popularité du genre) mais en s'en donnant les moyens : le jeu s'appuie sur une licence forte (Conan), le studio revendique un vrai savoir-faire notamment pour retranscrire une ambiance et une longue expérience en matière de développement de jeux en ligne et MMO (en plus de pouvoir réutiliser certains composants d'Age of Conan). En plus de ces quelques atouts, Funcom entend surtout s'octroyer le budget nécessaire pour faire la différence avec les acteurs indépendants : Conan Exiles profitera d'un budget de cinq à dix millions de dollars en 2016 et 2017 (à la fois consacré au développement et à l'exploitation du jeu, à la restructuration de Funcom pour porter le développement et à la promotion du jeu -- à hauteur d'un à trois millions).
On le comprend, Funcom entend concevoir un jeu avec la liberté d'un projet indépendant, mais le budget d'un titre d'envergure. Et pour débloquer ce budget, le studio entend lever ses fonds grâce à une nouvelle émission d'actions. Conan Exiles est donc un pari pour Funcom. Rendez-vous est pris au cours de l'été prochain pour découvrir la première mouture du jeu distribué dans le cadre d'un accès anticipé et constater si le pari est gagné ou non.

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Et si cette stratégie renouvelée s'avère porteuse (le studio ambitionne de se classer dans le Top 10 des développeurs de jeux en Europe d'ici dix ans), Funcom entend la pousser un peu plus loin encore. On sait que deux autres « petits jeux » (sur le modèle de The Park, mais qui reposeront tantôt sur la licence The Secret World, tantôt sur la licence Conan) sont également en projet pour 2016 et 2017, afin d'assurer financièrement le fonctionnement quotidien du studio. A plus long terme, en 2018, Funcom entend également mettre à profit son expertise des « jeux à ambiance » pour imaginer des projets en réalité virtuelle et en réalité augmentée, et y ajoute aussi la volonté d'investir le segment du sport électronique, jugé porteur.
On le comprend, les projets du groupe sont nombreux et Funcom est loin de rendre les armes -- même si ces projets ne sont sans doute pas exempts de risques, quand bien même ils sont à l'évidence bien plus mesurés que ceux impliquant le développement de MMORPG de grande envergure.

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